La paroisse de Saint-François a pris naissance au cœur d’un territoire dont l’origine tient du régime seigneurial, importé de la France par les immigrants français. Voici la raison d’être de ce bref rappel historique du Canton Viger.
À l’époque de la Nouvelle-France, pour favoriser la colonisation, les terres sont découpées en pièces d’une lieue1 de largeur par une lieue de profondeur. Chacune d’elle est concédée à un citoyen qui s’est illustré dans la région ou dans l’armée. C’est un honneur, un geste de confiance de la part du gouverneur.
Le seigneur est le maître de son fief2 . Par contre, il est tenu d’arpenter les lots de son domaine, d’y construire un moulin à farine à l’usage des colons qui, de leur côté, lui remettent un pourcentage de leurs récoltes.
La colonisation avance rapidement et on voit peu à peu s’établir les villages tout le long de la rive de l’estuaire du Saint-Laurent.
La paroisse de Saint-Épiphane est érigée le 2 novembre 1870 à la suite d’un décret de Mgr Langevin. Mais dès 1840, plusieurs jeunes familles viennent coloniser le canton Viger. Elles proviennent de Cacouna, L’Isle-Verte, Saint-Arsène et même Saint-Modeste.
En 1869, 72 familles sont éparpillées dans les rangs 5, 6, 7 et le rang double 8-9. Neuf milles séparent la chapelle de Saint-Épiphane des habitants du rang double 8-9. Le besoin de construire une autre chapelle se fait sentir, d’où la proclamation officielle de la création du Canton Viger, le 7 juin 1861. Il est ainsi nommé en l’honneur de Denis-Benjamin Viger, avocat et député de 1808 à 1830 ainsi que conseiller législatif de 1829 à 1845.
Le 1er août 1869, l’abbé François-Xavier Guay prépare une requête au nom des francs-tenanciers et la fait parvenir à Mgr Langevin. Il décrit l’étendue du territoire et les principales raisons de la requête. Il y est écrit : « Il est très difficile, surtout en hiver et au printemps, de parcourir cette distance pour nos sépultures, pour le baptême de nos enfants et leur instruction chrétienne et aussi pour remplir nos devoirs religieux. »
Le 25 avril 1870, le missionnaire François-Xavier Guay fait parvenir au Révérend Messire Edmond Langevin, une requête pour demander, avec les francs-tenanciers, l’érection canonique de la future paroisse de Saint-François-Xavier-de-Viger.
Le décret d’érection canonique est émis le 30 mai 1870. L’érection civile de la paroisse Saint-François-Xavier-de-Viger est proclamée le 26 décembre 1870 et fait la fierté des nouveaux Vigérois et Vigéroises3.
La Municipalité est dissoute en 1945 avant d’être rouverte 5 années plus tard, soit en 1950. Elle a vécu différentes situations qui lui valent une autre chance.
Saint-François-Xavier-de-Viger est donc une jeune localité. Elle célébrera ses 75 ans en 2025!
Un livre sur l’histoire de la Municipalité de Saint-François-Xavier-de-Viger est disponible auprès des membres du conseil de la Fabrique. Vous y découvrez les familles, les commerces et les situations qui l’ont marquée depuis ses débuts.
____________________________________________________________________________________________1- Une lieue : Ancienne mesure de distance qui correspondait environ à 4 km. 2- Fief : Domaine qui appartient exclusivement à quelqu’un 3-Gentilé des citoyens et citoyennes de Saint-François-Xavier-de-Viger Source : Saindon, R. (2003). Saint-François-Xavier-de-Viger. Québec, Canada: AGMV Marquis.